19 janvier, pluvieux. Elle est belle. Rien au monde, absolument rien, n'est plus intéressant à étudier qu'un visage. Son regard me fascine, m'aimante, me tient prisonnière. Il fait froid, sombre, humide. Pourqu'oi suis-je ici? Pourqu'oi faire? Dans ces journées si courtes de janvier, la campagne entière, avec ses moutons, ses cochons, ses vaches, semble plongée dans un désespoir hivernal. Le vent coupant, glacé, souffle jusque dans mes os. Je me demande par moments si j'arriverai un jour à me réchauffer. Je regarde mon visage dans le miroir et il me parait lointain, flou, moins réel que le sien.